Réforme de l’assurance-chômage : une remise en cause massive de notre modèle social

Réforme de l’assurance-chômage : une remise en cause massive de notre modèle social

La réforme de l’Assurance chômage voulue et préparée par le gouvernement est une remise en cause massive de notre modèle social.

Voici les deux principales mesures qui interviendront dès demain, vendredi 1er novembre :

Premièrement, pour percevoir une indemnisation, il faudra désormais avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois au lieu de quatre mois sur 28 précédemment. Concrètement, l’ouverture des droits et donc l’accès à une indemnisation sera retardé pour une partie des chômeurs. Ce changement de règles va concerner 710.000 personnes la première année. Parmi elles, 200.000 ne pourront plus ouvrir de droits la première année, 210.000 les ouvriront en moyenne cinq mois plus plus tard et 300.000 verront leurs droits diminuer. Selon une étude de l’Unédic, la réforme de l’assurance chômage aura ainsi des conséquences négatives pour un nouveau chômeur sur deux lors de la première année de son application.

Deuxièmement, le seuil permettant un rechargement des droits, lorsqu’on travaille pendant sa période de chômage, est fortement durci. Jusqu’à présent, si un demandeur d’emploi travaillait au minimum un mois (ou 150 heures), il voyait sa durée d’indemnisation prolongée d’autant. Dorénavant, il lui faudra aussi au moins six mois pour en bénéficier, ce qui en pratique revient à supprimer le principe du rechargement des droits. Cette réforme va donc ouvrir la voie à un changement majeur de logique dans la prise en charge du risque chômage, avec le passage d’un système assurantiel à un régime assistanciel.

Rappelons d’abord que la moitié des chômeurs ne touche pas d’indemnité et que l’indemnisation médiane se situe à un niveau inférieur au seuil de pauvreté.

Arrêtons cette stigmatisation ! Ce n’est pas en visant les chômeurs que l’on viendra à bout du chômage. D’ailleurs ce seront les jeunes et tous ceux qui enchaînent les petits boulots en intérim qui seront pénalisés et qui verront leur indemnisation réduite. A l’inverse, il faut privilégier et encourager les solutions de sauvegarde de l’emploi (chômage partiel, modulation du temps de travail, compléments de formation, etc.).