Pour une gestion territorialisée de la lutte contre le COVID

Pour une gestion territorialisée de la lutte contre le COVID

Notre département affiche désormais le taux d’incidence le plus bas de France métropolitaine avec, en moyenne, 53 cas de coronavirus pour 100 000 habitants (contre 588 par exemple dans le département des Alpes-Maritimes). C’est une très bonne nouvelle. C’est le signe que les habitants des Pyrénées-Atlantiques font preuve d’une grande attention, d’un « civisme sanitaire » remarquable.

Fort de ces résultats et de notre capacité à respecter les règles collectives, en Béarn notamment, je plaide avec mes amis socialistes depuis le début de la crise pour un desserrement des contraintes sanitaires sur le 64. Je reprends ici une idée déjà formulée il y a plusieurs jours dans La République des Pyrénées : là où le virus ne circule que faiblement, des décisions territorialisées doivent pouvoir s’appliquer.

Ainsi, concrètement, et parce que le taux d’incidence est très bas dans notre département, on pourrait par exemple expérimenter la réouverture des restaurants (le midi uniquement) et de certains lieux culturels. On pourrait également différer le couvre-feu à 20h. En revanche, le desserrement ne signifie pas l’abandon d’un certain nombre d’autres contraintes comme les mesures de distanciation, le port du masque, etc.

Aussi, je plaide pour une limitation stricte des déplacements, limite qui pourrait être fixée à 100 voire 150 km. N’oublions pas que l’explosion du taux d’incidence dans les Pyrénées-Atlantiques s’est faite l’été dernier après le passage de milliers de touristes. En clair, si l’on veut éviter un reconfinement général, il faut resserrer l’étau là où c’est nécessaire, comme à Nice ou à Dunkerque, mais il faut aussi pouvoir le desserrer là où la situation ne présente aucun péril sanitaire immédiat. C’est la force de la décentralisation, des décisions adaptées au niveau local, avec les élus et sous l’autorité du Préfet.

Il faut bien sûr, parallèlement, une stratégie vaccinale à la hauteur de l’enjeu. On en est loin. Et malheureusement, ce n’est pas dans la culture de cette majorité. Un député breton, qui plaide lui aussi pour une gestion territorialisée, a interrogé cet après-midi Olivier Veran, le ministre de la santé. Celui-ci lui a répondu que c’était une très bonne idée…mais que ce n’était pas à l’autre du jour.