Grippe aviaire : rencontre avec le Ministre

Grippe aviaire : rencontre avec le Ministre

[Grippe aviaire]. Hier, pendant plus de 2 heures, j’ai participé à une visio-conférence avec le Ministre de l’Agriculture, son administration, les préfectures des départements du Gers, des Landes, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques, les présidents des chambres d’agriculture de ces quatre départements, l’ensemble de la filière palmipèdes, les députés, les sénateurs, les présidents des conseils départementaux et les deux régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

Ont été successivement évoqués : la situation de la pandémie, la question de l’indemnisation, le redémarrage progressif de la production et, enfin, le retour d’expérience pour éviter l’an prochain une nouvelle épidémie. Nous essaierons de présenter le powerpoint du ministère de l’agriculture mais à ce stade constatons et félicitons-nous des réponses apportées en matière d’indemnisation pour les éleveurs et pour la filière aval. Apparemment, personne ne sera oublié. Par ailleurs, le périmètre de l’indemnisation sera large. Ainsi, nous avons été rassurés sur l’indemnisation du vide sanitaire. La seule question qui demeure c’est celle des délais. Chacun en a convenu : pour tous, l’indemnisation doit se faire rapidement ; et les premiers acomptes versés le plus vite possible. A ce jour, 80 acomptes ont été accordés, presque exclusivement à des éleveurs landais. Ce qui est normal puisque les premiers cas de grippe aviaire sont intervenus plus tardivement, comme par exemple dans les Pyrénées-Atlantiques. Selon l’estimation du Ministre, au-delà de ces 80 cas, il y a 500 exploitants qui ont ou qui vont solliciter ces acomptes sur les quatre départements. A eux de fournir les pièces rapidement. A l’Etat d’instruire et de payer dans les meilleurs délais.

A l’initiative d’Eric Kerrouche, sénateur des Landes, a été abordée la question du chômage technique des salariés. Le ministre lui a répondu que l’indemnisation viendrait couvrir ce chômage. On aurait pu imaginer un autre système s’inspirant par exemple des dispositifs « COVID », comme Pascal Monblanc conserveur à Sault-de-Navailles, nous l’avait suggéré (je ferai ultérieurement le compte-rendu de la rencontre organisée avec les conserveurs de la 2ème et 3ème circonscription, en présence de mon collègue Jean-Paul MATTEI).

A bien été évidemment évoquée la question du confinement des animaux en cas d’épidémie. Toutes les études montrent que c’est la meilleure réponse en situation de crise. Mais cela se prépare et cela nécessite un accord de la profession, et des investissements qui doivent mobiliser des aides des collectivités territoriales, la Région notamment. Le problème des dérogations a également été soulevé. Une étude du CIFOG, présentée durant cette visio-conférence, a montré qu’il y avait une réelle corrélation entre le nombre de dérogations obtenues (pour maintenir les animaux en plein air) et le nombre de foyers infectés. Cette étude porte sur les élevages landais. Il serait souhaitable qu’elle soit élargie à l’ensemble de la zone de production.

Pour ma part, j’ai évoqué la question du transport des animaux. La charte de 2017 avait prévu une réduction des distances. Il apparaît selon mes renseignements qu’il n’en est rien, et que ces transports ont continué à se multiplier. Il y a nécessité d’apporter des éclaircissements là-dessus.

A l’issue de cette visio-conférence, j’ai eu au téléphone un éleveur de notre circonscription, il avait été touché en 2015, 2016 et 2017. Il est actuellement en zone de surveillance, ce qui veut dire sans revenu. Il m’a indiqué que sa banque, le Crédit agricole, le menaçait de clôturer ses comptes. Cette banque, comme les autres d’ailleurs, sait que cet agriculteur n’a pas de revenu et qu’il va être indemnisé par l’Etat, mais elle se comporte avec lui comme si c’était un client indélicat. C’est inqualifiable. J’interviens bien évidemment auprès de l’organisme bancaire mais aussi auprès du ministère pour que les banques adoptent un comportement plus adapté.