Sur la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement

Sur la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement

Dès le mois de novembre, à l’occasion de la réunion hebdomadaire avec le Préfet, j’ai interpellé le directeur général de l’ARS sur la stratégie vaccinale dans les Pyrénées-Atlantiques : sur le vaccin mis à disposition, sur le nombre de doses, sur le public prioritaire ciblé.

Très tôt, avec d’autres, à l’Assemblée nationale, j’ai demandé qu’une stratégie de vaccination nationale, anticipée et organisée, permette de définir précisément les conditions d’approvisionnement, de stockage, d’allocation et de distribution. J’avais même suggéré fasse que la France fasse appel à l’armée pour la mise en œuvre de cette stratégie vaccinale. L’armée sait faire. D’autres pays utilisent l’armée comme les logisticiens du vaccin, avec succès.

Dès la mise en place des tests antigéniques, j’avais dénoncé la lourdeur administrative de nos dispositifs sanitaires, en me rendant notamment à Lasseube pour échanger avec les pharmaciens et médecins. A de nombreuses reprises, j’ai fait savoir au Préfet combien je trouvais les procédures trop longues et trop restrictives alors que la période exige que tout soit entrepris pour faciliter la vie de celles et ceux qui ont la charge de procéder aux tests et, aujourd’hui, aux vaccins.

En ce début d’année, chacun le constate : nous sommes en train de répéter avec les vaccins ce qui s’était passé avec les masques et les tests. C’est le stock qui va décider de la stratégie et pas la situation sanitaire. Cette situation est d’autant plus regrettable, à vrai dire scandaleuse, qu’elle aurait pu être corrigée, évitée. Pire, nous sommes en passe d’être les plus mauvais en Europe en matière de vaccination. Emmanuel MACRON qui se veut d’habitude responsable de tout veut apparaître finalement comme responsable de rien, en feignant ces dernières heures de taper du poing sur la table.

Nous devons désormais tous œuvrer pour la réussite de la vaccination. Pour casser la pandémie et obtenir une immunité collective, il faut qu’entre 50 et 70% de la population soit vaccinée. Cette réussite de la vaccination passera par la force de l’exemple, et par la capacité de nos médecins, infirmiers, pharmaciens, soignants à porter un message positif en matière de vaccination. Je le répète, seul un climat de confiance pourra surmonter les hésitations et les réserves sur la question de la vaccination. Il est d’ailleurs étrange que le pays qui a inventé le vaccin soit le pays le plus hésitant en matière de vaccination. Cependant, pour lutter contre la COVID-19, il nous faut soit un traitement et un vaccin. Si nous n’avons pas de traitement définitif, nous avons désormais un vaccin. Cette vaccination protègera nos concitoyens.

Bien évidemment, chacun est libre et je m’interdis de porter un quelconque jugement sur des choix personnels. Pour ma part, je me ferai vacciner. Je le ferai, sans aucun état d’âme.

Enfin, cette crise sanitaire, au-delà des questions de logistique (masques, lits de réanimation, etc.), et au-delà de la question de la gestion de la crise (pilotage, coordination des services administratifs, etc.), nous interpelle sur notre rapport à la science. Depuis des années, et nous le voyons aussi en matière industrielle et agricole, une minorité croissante de nos concitoyens doute du discours des autorités politiques, mais aussi des autorités scientifiques.

Le débat autour du « passeport vaccinal » en est la plus récente illustration. Pour ma part, j’y suis favorable. Comme l’acte vaccinal, il s’agit d’un outil auquel une démocratie peut recourir. Il n’y a rien de liberticide à cela. Au contraire, c’est un moyen d’éviter la diffusion du virus en limitant les déplacements de ceux qui ne seraient pas vaccinés. Rappelons que dans les Pyrénées-Atlantiques le taux d’incidence était de 1 en juillet, puis celui-ci a bondi à la rentrée après que 600 000 touristes se soient déplacés dans notre département durant l’été, sans qu’aucune attestation n’ait été demandée, ni qu’aucun test n’ait été effectué.

Notre priorité doit être d’arrêter la pandémie en cassant la chaîne de contamination, pour que chacun soit en bonne santé et que des vies soient sauvées.