Le dossier des retraités agricoles mérite l’attention de l’Assemblée nationale !

Le dossier des retraités agricoles mérite l’attention de l’Assemblée nationale !

Lors de l’examen du Projet de Loi de Finances pour 2020, plusieurs parlementaires issus de groupes politiques différents, à commencer par le mien – le groupe socialiste -, ont voulu déposer des amendements relatifs à la revalorisation des pensions des retraités agricoles. Malgré un nombre important de cosignatures, ils ne pourront pas être discutés car jugés irrecevables. Un dialogue doit impérativement s’ouvrir ! La prochaine réforme des retraites devrait porter au seuil minimum de 1000€ les pensions de retraite pour une carrière complète, y compris pour les retraites agricoles. Mais la réforme à venir n’est pas rétroactive et donc rien n’est prévu pour les pensions actuelles, dont la moyenne en agriculture est, pour rappel, de 741€. Indécent !

La génération concernée mérite mieux. Ces femmes et ces hommes ont contribué à nourrir la France. C’est parce que très souvent, les revenus étaient trop bas ou aléatoires que ces travailleurs forcenés n’ont pu alimenter un régime de retraites bien insuffisant aujourd’hui. Comment vivre, de fait, avec une pension inférieure à 800€ et, très souvent, inférieure à 700€ pour les femmes ? Et même, comment des gens qui ont travaillé toute leur vie pourraient seulement accepter la pension du minimum vieillesse (ASPA) de 903€ qui nécessite de faire appel à l’aide sociale? D’autant plus que l’ASPA est récupérable sur succession.

Plusieurs pistes sont possibles :
– Revaloriser progressivement, jusqu’en 2025, toutes les petites pensions pour au moins atteindre voire dépasser le minimum vieillesse mais surtout pour s’aligner au minimum sur le seuil de pauvreté qui, rappelons-le, est de 1 041€ (Insee 2017) ;
– Aligner les pensions des petites retraites sur celles du minimum garanti de la fonction publique ;
– Faire évoluer l’ASPA pour que les retraités pauvres puissent en bénéficier, sans reprise au moment de la succession, ni conditions de ressources trop drastiques ;
– Cesser pour le moins tout prélèvement de CSG ou CRDS sur ces faibles pensions.

Un geste fort est maintenant attendu et nécessaire, depuis très longtemps, par ces générations. Les annonces d’Emmanuel Macron n’ont pas convaincu la FNSEA et la Confédération paysanne, qui demandent une revalorisation des retraites agricoles à 85% du SMIC.