Démantèlement des cheminées de Lacq

Démantèlement des cheminées de Lacq

Les deux grandes cheminées qui léchaient le ciel de Lacq viennent de tomber. Rouges et blanches, ces deux grandes bougies veillaient sur nous comme deux vigies au cœur de ce bassin économique exceptionnel qui continue à extraire du gaz mais pour un usage désormais exclusivement industriel. Aujourd’hui, de nombreux souvenirs remontent. Je pense à Yves Dreau, à André Clin, à Bernard Duquesnois, à Michel Carval mais aussi à tous ces directeurs d’usine, cadres, techniciens, ouvriers et syndicalistes qui ont marqué de leur empreinte notre bassin de Lacq et qui, à l’image de ces cheminées, avaient cette hauteur qui nous manque et une certaine forme de majesté. Elles étaient le symbole suprême et sublime du complexe de Lacq, point central d’un espace de vie commun issu d’une aventure industrielle hors du commun. Elles ont été scrutées avec respect et bienveillance pendant plus d’un demi siècle par les dizaines de milliers d’ouvriers qui ont fait vivre la plate-forme. Elles étaient devenues un point d’appui visuel, familier, presque rassurant. Ce ne sont peut-être que des tours, une grande tuyauterie destinée à rejeter de l’air et des effluents, mais elles étaient plantées dans notre sol comme un drapeau qui nous rappelle qui nous sommes et d’où nous venons. Demain, nous continuerons à entretenir la flamme du progrès et de l’innovation au cœur du Béarn, fidèles à l’héritage de ces pionniers qui ont permis l’exploitation du gaz de Lacq et qui ont érigé la ville de Mourenx. D’ici 2020, nous aurons l’occasion de rappeler notre ambition pour ce territoire et de formuler des propositions afin qu’une nouvelle page puisse s’écrire sur le bassin de Lacq.